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Mar 14

Que faire avec notre agressivité masculine?

Que les hommes soient enclins à se confronter comme des coqs dans une arène, à se provoquer à s’injurier, à se taper dessus, c’est vrai, en tout cas plus que les femmes. Il y a selon les statistiques quatre fois plus de meurtres d’hommes par les hommes que de meurtres de femmes par des femmes.

Quant aux auteurs de transgressions, plus ou moins violentes de la loi une autre statistique nous apprend que 96% des personnes incarcérées sont des hommes.

Et les guerres ! Pas loin de 100% les hommes, même si depuis peu, dans certains pays les femmes ont acquis le droit de tuer et de se faire tuer au combat.

Oui mais il ne faut pas confondre l’agressivité et la violence ou l’agression.

L’agressivité, étymologiquement c’est aller au contact. Disons que c’est une énergie qui nous amène aller au contact. Toute forme de contact. Contact téléphonique par exemple. Vous téléphonez pour obtenir quelque chose, ou régler un problème, un conflit, cela met en jeu votre agressivité.

Ce que je veux montrer ici c’est que l’agressivité, c’est positif. Car c’est nécessaire à la vie.

Et qu’il vaut mieux accepter votre agressivité, pour l’apprivoiser et  la cultiver.

J’ai moi-même beaucoup évolué  sur l’agressivité.

Comme tout le monde j’ai dû faire avec mon agressivité.

J’étais plutôt du type  2 (voir plus bas la typologie): gentil, mais avec des envies et fantasmes de cassage de gueule et destruction d’autrui. Bref je refoulais mon agressivité, et j’en souffrais physiquement.

Ce refoulement était le produit de mon éducation, de la personnalité que je m’étais construite, de certaines valeurs fausses qui sous couvert de paix, gentillesse, etc.…sont une négation de la réalité, et une négation de soi-même. Un moment j’ai réalisé que j’étais une bonne poire.

J’avais au fond de grandes colères. Quand elles sont sorties cela a provoqué un véritable tremblement de terre. Entendons-nous bien : je n’ai cassé la gueule à personne. Je n’ai d’ailleurs de ma vie jamais donné un coup de poing. Mais désormais je cultive mon agressivité, je vous donnerai quelques pistes.

Après bien des péripéties j’en suis arrivé à la conviction que l’agressivité est nécessaire et est une donnée de base de la vie. Que pour réussir dans la vie, il est nécessaire, non seulement de la reconnaître,de l’accepter, mais de la cultiver.

Rien ne peut mieux résumer la valeur de l’agressivité que cette expression : mordre dans la vie à pleine dents. Mordre ce n’est pas agressif ?

Cependant, en l’occurrence, bien mordre, sans se faire mal, opportunément, cela s’apprend.

La motivation est très liée à l’agressivité.

Ce matin je suis dans le parc de l’Orangerie à Strasbourg j’ai prévu de courir et juste devant moi une femme s’était mise à courir cela m’a entraîné pour démarrer. Probablement parce que c’est une femme j’ai eu envie de la suivre. Peut-être inconsciemment elle m’a mis au défi. Dans ces deux émotions il y a de l’agressivité.

J’ai couru la distance que j’avais choisi de courir, et n’étant pas très entrainé, et aussi parce que j’ai pas mal d’années derrière moi, il m’a fallu faire un effort, ce genre d’effort qui fait pousser un cri quand on réussit ou même en même temps que l’effort, comme soulever un objet très lourd. Là aussi atteindre un objectif qui demande un effort, cela mobilise de l’agressivité.

 Ensuite, nous n’avons pas pris le même chemin, mais nous nous sommes retrouvés un peu plus loin. Elle avait couru quelques dizaines de mètres de plus que moi, et elle a continué à courir alors que je me suis arrêté.Je me suis comparé et je l’ai enviée. Là aussi il y a de l’agressivité.Potentiellement se comparer à autrui fait naître la frustration et la frustration est peut être productrice d’agression et de violence. Mais cela peut être aussi un moteur pour se dépasser et progresser.

L’agressivité féminine ou masculine est nécessaire à la vie.

L’agressivité, étymologiquement, veut dire aller vers, aller au contact, comme je l’ai dit. Sans cette agressivité nos ancêtres les chasseurs pêcheurs du paléolithique n’auraient jamais pu survivre : chaque jour trouver, cueillir, ramasser, chasser et tuer pour se nourrir.  

Et chacun de nous sans cette agressivité, nous ne réussissons pas ce que nous entreprenons et nous risquons de ne pas pouvoir exister dans ce monde de compétition et d’égo. Quel que soit le type de projet qui est le sien, y compris s’il s’agit d’humanitaire, pour aller au bout d’un projet, il faudra se mobiliser, se motiver chaque jour, et cette motivation est associée à de l’agressivité, sous la forme de « aller au contact ».

L’agressivité féminine cela existe

 J’ai assisté à cette scène, je suis en voiture, un jeune homme descend une rue sur le trottoir, à droite, et devant je suis bloqué par une voiture de police banalisée, trois policiers en sortent au moment où le jeune homme passe à leur niveau, se jettent sur lui, qui se débat avec l‘énergie du désespoir, en hurlant au secours, le maitrisent avec grande difficulté. Parmi les trois, une femme : manifestement c’est elle la plus déterminée, et la plus efficace, et c’est elle aussi qui trouve le mot juste pour s’adresser humainement à cet homme devenu forcené. Une très belle agressivité maîtrisée.

Ce qui confirme que les statistiques ne prouvent rien sur les individus.

Et pour des raisons similaires que pour un homme, une femme pourra devenir agressive : contrariété,frustration, mépris. L’agressivité met en jeu les mêmes processus hormonaux chez un homme et chez une femme. La différence est quantitative.

Alors où est la différence ? A ce niveau il n’y en a pas.

Cependant les femmes ont en moyenne une période difficile qui se traduit par de l’agressivité. Avant les règles le taux de progestérone chute, et cela influence l’humeur de manières diverses selon les femmes. Ensuite, pendant les règles, une femme peut souffrir de douleurs, de crampes, ce qui a des répercussions sur son humeur.

Et l’agressivité masculine ? est-ce que c’est culturel ? génétique ? épigénétique ?

L’agressivité masculine c’est culturel.

C’est culturel, en ce sens que c’est transmis par la culture : regardez les héros masculins dans les films d’aventure. Les méchants violents et tueurs sont des hommes en très grand majorité, et les héros qui les mettent hors d’état de nuire sont des hommes aussi en très grand proportion, mais des femmes s’introduisent de plus en plus dans ce groupe, par exemple dans les séries américaines, françaises, ou danoises, mettant en scène des groupes de policiers en chasse de dangereux tueurs, le leader est parfois une femme.

L’agressivité masculine c’est génétique.

C’est génétique parce que l’hormone mâle, la testostérone commande à la fois la formation des gonades mâles, et la production des spermatozoïdes, et celle des hormones mises en jeu dans les émotions agressives. Or la sécrétion de testostérone est déterminée par le patrimoine génétique.

Si les femmes produisent aussi de la testostérone, c’est en beaucoup moins grande quantité.

L’agressivité masculine c’est épigénétique.

Et c’est épigénétique : si le système hormonal est déterminé par les gènes, il existe une distance entre le gène et l’expression du gène. C’est au niveau de l’expression du gène que s’introduit l’influence directe des ascendants proches, et celle de la culture.

 Je pourrais en rester là et conclure que l’agressivité est un fait contre lequel on ne peut rien, sauf punir les coupables de violences,en négatif. Mais, en plus l’agressivité est indispensable à la sexualité, en particulier masculine.

L’agressivité masculine dans la sexualité

L’agressivité masculine est nécessaire à la relation sexuelle : l’homme pénètre la femme. Ce n’est pas une agression si la femme est consentante, ou mieux, désirante. Cependant le mot pénétrer…« pénétrer en territoire ennemi ». Certes la femme désirée et désirante n’est pas une ennemie, mais c’est quand même un corps étranger.

Je reviens à l’étymologie du mot agressivité : cela veut dire aller vers, aller au contact. Il est indéniable qu’en matière de préliminaires à la relation amoureuse, il est attendu le plus souvent que l’homme prenne l’initiative, mais aussi dans la relation sexuelle. Cela n’a rien d’obligatoire mais c’est un fait.

Sans cette agressivité maîtrisée, à différencier de l’agression, un homme peut connaître des difficultés à aborder une femme, à pénétrer, causes de troubles sexuels : éjaculation précoce, même ante portas (avant même la pénétration) ou impuissance, et donc impossibilité de rendre heureuse sa partenaire dans la relation sexuelle.

Acceptons donc notre agressivité, car elle est une partie constitutive de l’énergie vitale, masculine ou féminine. Cultivons notre agressivité sous une forme sociable, civilisons-la, car c’est ce qui nous fait réussir.

Je reprends la question :

Que faire donc avec notre agressivité masculine?

Je vois trois réponses :

1 Avoir un comportement agressif, je veux dire ici violent : provoquer, frapper, voler, violer, faire la guerre. C’est une question de système de valeurs.

 2 Refouler son agressivité ; c’est une manière de la retourner contre soi. On ne peut pas ne pas en souffrir sous différentes formes. On risque aussi de subir les événements au lieu de prendre l’initiative dans sa vie.

3 Entretenir son agressivité et l’exprimer de manière pacifique : dans le sport, par exemple les arts martiaux ou les sports de combat, la compétition sous toutes ses formes, l’engagement professionnel, et la créativité.

4 Tout cela qui concourt à un projet de vie qui vous anime et vous dirige. Une direction fondée sur ce que vous êtes, sur qui vous êtes, différent.

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