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Fév 21

Les Sexes les Genres et la Mort cette grande inconnue.

A-t-on le droit d’être normal ? voilà la question que pose une chroniqueuse du Monde. Sa réponse est non.

 Or le café psy de Gem Aube à Strasbourg (association des anciens patients en psychiatrie) avait organisé une séance sur le thème les genres en psychiatrie mais la discussion a rapidement tourné sur la question de la construction des genres masculin et féminin en relation avec le sexe.

La question centrale à propos des sexes et des genres reste : Quelle relation y a-t-il entre les sexes et les genres? Dans quelle mesure les caractères supposés masculins et d’autre part féminins sont déterminés par le sexe.

Voici un  extrait de cet article du Monde qui tourne en dérision la sexualité « normale », et prône une sexualité débridée.

Hétéro, cisgenre et monogame : qui rêve encore d’être « normal » ?

« un couple fidèle (ne cherchant pas à faire un bébé dans l’immédiat) peut renoncer à la pénétration obligatoire, ou peut la décorréler du corps des femmes. Il peut ne plus penser du tout en termes de pénétration. Il peut se sentir bien dans ses genres, mais s’être débarrassé des comportements qui leur sont associés. Il accepte qu’on puisse être en situation de réceptivité sans être en position de passivité, ou qu’on puisse pénétrer en étant dominé. Il sait que les hommes sont pénétrables par la bouche, par l’anus et par le pénis (au risque de retourner le couteau dans la plaie), et présentent donc le même potentiel de réceptivité que les femmes. Il considère les parties génitales comme une simple option érotique, et cesse de découper les corps en morceaux hiérarchisés »

Maïa Mazaurette, chroniqueuse du journal Le Monde.

La portée existentielle de l’union des deux sexes

Ma position en tant qu’homme qui a « fondé une famille » et qui avait un puissant désir d’avoir des enfants c’est que la division de l’humanité entre hommes et femmes est inscrite dans les corps et elle a dans les consciences conscientes ou non une portée existentielle. Du coup la jouissance n’est pas la finalité de la sexualité, seulement une conséquence, mais c’est l’union dans toutes ses dimensions, une dimension cosmique, c’est-à-dire inscrite dans l’univers entier, ce que d’aucuns appelleraient Dieu. Cette union est de manière privilégiée associée à un rapport hétérosexuel. Union entre deux êtres différents et complémentaires. Parce qu’elle contient en potentialité la naissance d’un troisième.

J’aurais pu dire une dimension spirituelle.

Entre ces deux positions, jouissons sans entraves, et donnons-nous des limites qui nous dirigent vers l’avenir, un point commun : toutes les deux sont déterminées par notre attitude devant la mort.

La mort, la grande faux.

La perspective de sa mort, et non la mort en général, est la grande ombre qui nous accompagne, soit consciemment soit inconsciemment dans tout ce que nous faisons, c’est un sujet sur lequel j’ai déjà parlé et écrit. Maintenant regardez cette image :

Souviens-toi que tu vas mourir.

A la fin du Moyen Âge, la mort est omniprésente, on vit au milieu des cadavres : pestes, famines, guerres, banditisme. En ce début de millénaire certains pays vivent dans une certaine sécurité, et la mort est enfermée derrière les hauts murs des cimetières. Elle est omniprésente dans les informations mais sous la forme des accidents, avions, route, meurtres, la mort accidentelle peut très bien être perçue comme : cela ne m’arrivera pas.

Je disais portée existentielle, pour la division de l’humanité entre hommes et femmes parce qu’il s’agit de la transmission de la vie. Portée existentielle aussi parce que procréer c’est pour un être humain non seulement transmettre mais là encore, consciemment ou non, dépasser la mort. Une dimension qui est rarement mentionnée. Or notre finitude détermine notre attitude devant la vie. Il est vrai qu’il existe d’autres voies pour transcender la mort par exemple faire oeuvre. J P Sartre Aragon, aucun des deux n’a eu d’enfants. Mais ils ont laissé des œuvres immenses.

Le masculin et le féminin, un homme et une femme.

Cette fonction de la division sexuelle, « faire un enfant », détermine la construction des genres, et en particulier les comportements féminins et masculins même si c’est par la médiation de la culture mais surtout dans notre société démocratique par la médiation des prises de position et des constructions individuelles. Elle en est même le fondement de la construction des genres. Voici comment.

Il s’agit de ce qui est déterminé ou induit par les organes féminins et masculins, dans la construction de l’identité sexuelle.

L’organe masculin est pénétrant et l’organe féminin est pénétrable.

L’organe masculin est extérieur tandis que l’organe féminin est intérieur.

L’organe masculin durcit pour pénétrer l’organe féminin, tandis que l’organe féminin se ramollit pour être pénétrable.

1 Les différences de systèmes hormonaux sont cohérents avec ces exigences. L’hormone dite mâle, bien que le système hormonal féminin en produise aussi en moins grande quantité, participe de manière déterminante à la formation des organes sexuels masculins du foetus et en même temps elle est un facteur d’agressivité. Or cette agressivité est nécessaire à l’homme dans le rapport aux femmes et surtout dans le rapport sexuel, je prends le mot agressivité non pas dans le sens d’attaque ou agression mais dans le sens étymologique d’aller au contact.

L’agressivité masculine

Cette agressivité dans le sens d’aller au contact est nécessaire et cohérente avec la répartition des rôles dans la sexualité dont ne l’oublions pas la fonction de procréation est constitutive.

Parce que pour un homme la pénétration dans le corps d’une autre personne est une transgression au sens littéral de traverser une limite. La limite du corps de l’autre. Il transgresse les limites corporelles d’un autre être humain. Même s’il le fait avec le consentement de sa partenaire, ou à la rencontre de son désir. D’une manière très générale, les rôles traditionnels de l’homme et de la femme dans la séduction mutuelle ont très peu bougé. Une femme reste dans l’attente de l’initiative de l’homme, mais elle la provoque, y compris les femmes qui dans leur vie personnelle et professionnelle sont dans l’initiative et le combat, et probablement la difficulté qu’ont beaucoup d’hommes à assumer cette responsabilité est un des problèmes les plus fréquents exprimés par eux sous la forme de la timidité ou de l’inhibition.

Masculin Féminin Extérieur Intérieur

2 L’opposition extérieur intérieur des organes masculins et féminins se retrouve dans les différences des centres d’intérêt et des comportements des hommes et des femmes.

Quoi faire avec les stéréotypes de genre ?

Donc voilà, il y a des stéréotypes, au sens de positions et comportements qui reproduisent des positions et des comportements par imitation et qui n’ont pas été élaborés par la personne, mais ces stéréotypes ne tombent pas du ciel, ils ne sont pas arbitraires.

Et ce dont a besoin un homme ce n’est pas de rejeter ces comportements par principe, sous le nom de stéréotypes, mais d’élaborer sa manière personnelle et individuelle d’être un homme sur le fondement de l’acceptation de sa place d’homme dans la sexualité, dans la procréation, et dans le jeu social. Dit autrement, et aussi pour provoquer un peu, ce dont un homme a besoin c’est d’assumer sa virilité.

Et, à mon sens, beaucoup de femmes ont besoin aussi que des hommes assument leur virilité.

Élaborer sa manière personnelle et individuelle d’être un homme, c’est aussi sortir de la norme, c’est devenir créatif.

Oui d’accord Maïa (c’est son prénom) arrêtons d’être normal !

Et développons, affirmons sa différence.

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