Coaching homme & psychothérapeute – Être un homme aujourd'hui, coaching de vie.
Mai 03

Avez-vous le droit d’être heureux ?

Le retrait que nous impose le confinement ou le couvre-feu, c’est aussi l’occasion d’un retour sur soi, et d’une interrogation sur sa vie.

La question que je pose peut paraître étonnante. Et pourtant beaucoup d’entre nous souffrent dans leur vie parce qu’ils ne se sentent pas le droit d’être heureux donc pas le droit de réussir, et ils s’auto-limitent.

Pourquoi certains d’entre nous fuient le bonheur?

Le désir d’être heureux n’est-il pas naturel ?

Peut-être, mais il y a le conscient et l’inconscient.

Quelqu’un peut de toutes ses forces chercher à réussir et dans le même se saboter sans s’en rendre compte.

L’être humain ne se construit pas seul mais dans les interactions, en premier lieu dans la famille. Les héritages parentaux ou de ceux qui ont tenu lieu de parents, exercent une influence déterminante sur la construction de notre personnalité et cela dès la conception, et sur l’estime de soi.

Évidemment vous pouvez trouver des arguments qui justifient ou qui expliquent votre déprime, votre manque d’ambition, vos échecs, vos hésitations. Par exemple le manque de moyens financiers.

Or il existe des personnes provenant de milieux très pauvres qui réussissent à l’école brillamment et se construisent une vie pleine et entière, parfois passionnée et passionnante. Ce qui confirme cet adage souvent répété l’argent ne fait pas le bonheur.

Mais ça aide. Devoir se restreindre sur tout, en renonçant à ce qui nous fait plaisir par manque d’argent, et devoir acheter des produits de mauvaise qualité cela ne favorise pas l’estime de soi.

Un autre justification pour se sentir coupable d’être heureux et qui amène à se saboter dans tout ce qu’on entreprend : il y a tant de gens malheureux dans le monde, pourquoi aurais-je moi le droit d’être heureux ?

Oui vous avez le droit d’être heureux ! En étant heureux vous diffusez le bonheur autour de vous. Et tout ce que vous faites, vous le faites mieux si vous y éprouvez du bonheur, y compris en aidant ceux qui ont besoin d’être aidés.

Si vous avez le sentiment d’échouer d’être freiné si vous êtes jaloux de ceux qui réussissent Si le bonheur vous paraît inaccessible il y a des chances que la cause soit le manque d’estime de soi et la culpabilité les deux évidemment sont liés.

Voyons d’où cela peut venir !

Voici dix exemples d’héritages inconscients qui nous font fuir le bonheur.

  1. Le parent du sexe opposé qui lui-même n’est pas heureux de sa vie, distille ce message : tu ne dois pas réussir mieux que moi. L’enfant devenu adulte se sentirait coupable s’il réussissait, il aurait le sentiment de l’avoir trahi.
  2. Le parent du même sexe qui projette sur son enfant ses propres désirs inaccomplis lui fait savoir : tu es le meilleur, le plus beau, sois le meilleur, le plus fort (venge moi de ma petitesse et de mes échecs). C’est faire porter à son enfant une responsabilité qui n’est pas la sienne. Le père risque d’être déçu par son fils, et le haïr.
  3. Le parent fait savoir à son enfant: ne m’abandonne, pas reste avec moi. Instillant l’inhibition et faisant naître cette pensée inconsciente : je n’y ai pas droit, sinon ma mère sera malheureuse, ou mon père.
  4. Une personne a subi dans son enfance un traumatisme, un abus sexuel par exemple qu’elle n’a pas pu travailler : au lieu de la colère, elle ressent l’humiliation et la dévalorisation.
  5. L’influence de l’école : un enfant dont les qualités ne sont pas mises en valeur dans un système fondé sur l’intellect reçoit sans cesse ce message : tu n’es pas bon tu n’es pas capable. Et il entre dans une dynamique d’auto-dévalorisation, quand il est confronté aux enfants qui réussissent.
  6. La personne est l’héritière de drames et traumatismes qui remontent à une deux ou trois générations, qui n’ont pas été dits ou même qui ont été cachés et qui se traduisent par une souffrance d’un ou des parents, une tristesse ou une angoisse qui se transmet par des messages non verbaux, directement au corps sans le passage par la conscience.
  7. La personne est coupée de ses origines, mal enracinée. Il lui manque un élément décisif de fierté.
  8. La personne est issue d’une ethnie, ou d’un peuple méprisé, elle est victime de “racisme”, et subit dès son enfance des paroles, des signaux dévalorisants qui s’inscrivent profondément.
  9. Dans la fratrie naissent des dynamiques de différenciation, provoquées par les aptitudes différentes des frères et sœurs, et par les regards différents que portent sur eux chacun des parents. Inévitablement les parents n’éprouvent pas le même amour pour chacun des enfants. Le mal aimé est prédestiné à un destin moins heureux. Sauf s’il prend en main son destin et travaille à se libérer de ses freins.
  10. Dans la fratrie encore, il existe des rivalités associées à des sentiments d’amour et de haine, et à des préférences des parents, en général non dites.

Que peut-on faire ?

J’ai commencé par dire, « oui vous avez droit au bonheur !»

En réalité ce n’est pas un droit, car si c’est un droit cela signifierait que l’on est heureux parce qu’on nous a donné permission, et donc qu’on y est autorisé.

C’est un choix. C’est donc de notre responsabilité.

En 1794 Saint-Just a prononcé cette phrase : « le bonheur est une idée neuve en Europe ».

Or le 18ème siècle est celui de la naissance de l’individualité, celui où Jean-Jacques Rousseau a écrit ses « confessions », dans lesquelles il parle de lui. Cela portait en germe la liberté et la responsabilité individuelle.

Le premier pas est de reconnaître sa responsabilité pleine et entière dans ce que nous sommes. Condition pour en changer.

Et accepter de renoncer à certaines satisfactions que nous procure la tristesse : oui on peut aimer sa tristesse. Et à la satisfaction que nous procure de se plaindre.

On n’est pas responsable de ses héritages, en particulier d’avoir eu des parents qui ne nous ont pas aidé à nous construire.

Mais on est responsable de ce qu’on devient. Assumer cette responsabilité est une condition sine qua non pour résoudre sa difficulté à être heureux.

Mais c’est quoi au fait le bonheur ?

J’ai entendu un jour un psychanalyste dire : « le bonheur c’est d’arriver à l’heure ». C’était, par dérision: l’étymologie de heur de bonheur n’a rien à voir avec l’heure.

Je me suis demandé ce qu’il voulait dire.

Heur vient du latin augurium, « présage tiré de l’observation du vol des oiseaux », qui a aussi donné le mot augure. L’heur, initialement, désigne un présage, qu’il soit bon ou mauvais. … Le premier sens de bonheur, en un mot, est donc « chance ». N’est-ce pas ce qu’on pense quand on dit de quelqu’un « il est heureux en amour ».

Mais ce n’est pas de la chance. C’est plutôt penser juste, agir juste selon la situation. La notion qui me parait correspondre est celle d’alignement, issue du « développement personnel ».

Alignement cela veut dire qu’il y a une cohérence, que nous sommes un, au lieu d’être tiraillé entre différentes parties du moi, au lieu d’être en conflit avec soi-même, c’est être en accord avec soi.  Et cela rejoint une notion venue de la psychanalyse qui est celle de conflits intrapsychiques. Être heureux cela nécessite de résoudre ses « conflits intrapsychiques ».

Alignement c’est la cohérence entre ce que je suis et ce que je fais, entre ce que je fais et la situation dans laquelle je le fais.

Et ce que je fais correspond à mon désir profond :  je suis aligné.

D’où la question que chacun peut se poser : c’est quoi mon vrai désir ?

La thérapie interpersonnelle

C’est à dire fondée sur une relation est une issue incontournable à ces difficultés.

A condition de prendre en main soi-même le processus de changement, de se lancer dans un travail personnel d’investigation de soi, et de recherche, avec un travail sur le corps, et sur les émotions.

Pour passer du manque de “confiance en soi” à une foi indestructible.

Il vaut mieux aussi faire le détour par diverses démarches thérapeutiques, car aucune école thérapeutique ne possède à elle seule le savoir universel. Or l’incapacité à vivre heureux met en jeu toutes les facettes d’un être humain.

Quand un humain a souffert dès l’enfance d’un manque d’estime de soi, toute sa vie s’est organisée sur cette lacune : la guérison nécessite des changements de vie. Le changement ce n’est pas que dans la tête.

Voilà pourquoi c’est un travail sur la durée.

Et le bonheur est devant vous!

Et quand on est un homme la priorité est d’assumer et d’affirmer son genre masculin car cette facette de notre identité est structurelle.

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