La vie du couple est le sujet principal pour lequel des hommes viennent me consulter; soit qu’ils aient des difficultés à prendre leur place d’homme, soit qu’ils aient besoin d’apprendre à mieux gérer la communication dans le couple.
Or dans certains milieux travaillant sur les genres il existe une tendance à nier les différences, en les attribuant uniquement à la culture, et aux siècles de domination masculine.
Bien au contraire ce que nous avons à réussir en priorité, et que nous avons des difficultés à faire, c’est d’intégrer en profondeur qu’un homme et une femme sont fondamentalement différents, que leurs perceptions de la réalité, et leurs représentations de ce qui est bon sont génétiquement et fonctionnellement différents.
Un homme en particulier aura intérêt à considérer sa femme comme un être étrange, afin de se mettre dans une position d’écoute et d’interrogation, plutôt que de s’efforcer de la convaincre, quand il y a des désaccords, que c’est lui qui a raison. Surtout, un homme devra être attentif à sa propension à se considérer comme la norme, et à considérer, même inconsciemment une femme, la sienne par exemple comme handicapée.
Mais pour cela il est nécessaire de reconnaître et intégrer que le couple hétérosexuel est formé de deux êtres radicalement différents:
1 parce que ce sont deux êtres humains, et tout être humain est unique.
2 parce que l’une est une femme l’autre est un homme.
Voici ce qu’en dit Yvon Dallaire psychologue, spécialiste reconnu et prolixe du couple dans le monde francophone:
Homme et Femme, deux planètes.
“… Les observations du psychologue Joe Tanenbaum auprès des couples venus le consulter démontrent une certaine sexualisation de cette lutte yin yang… il constate que la majorité des femmes voudraient que les hommes parlent plus souvent, soient plus émotifs, se dépensent moins physiquement, soient plus romantiques, plus sensuels et moins axés sur la génitalité, s’occupent plus des “autres” ( et d’elle); soient plus spontanés, s’occupent moins de leur travail, et davantage de leur famille, sortent plus souvent, montrent plus de compassion, soient moins pressés et plus patients, et finalement, se préoccupent davantage de leur hygiène.
Ce à quoi la plupart des hommes répliquent en souhaitant que les femmes parlent moins souvent, soient moins émotives, se dépensent plus physiquement, soient moins romantiques, fassent l’amour plus souvent et compliquent moins les choses, s’occupent moins des autres ( et plus de lui), soient plus rationnels, s’occupent plus de leur carrière, restent plus souvent à la maison, soient moins sensibles, plus ponctuelles et se préparent plus rapidement, quoi qu’il puisse y avoir des inversions d’un couple à l’autre, mes trente années de pratique en thérapie conjugale( et mon expérience conjugale personnelle) me confirment la justesse de ces observations. “
Ce deuxième extrait porte sur les rapports de force qui naissent dans un couple. Plus un homme a construit son identité pour devenir un être unique créateur de sa propre vie, plus il saura gérer les différences et s’investir en laissant sa place à l’autre. A l’opposé celui qui n’a pas construit sa différence se sent menacé par l’affirmation de sa différence par l’autre.

Couple: indépendance ou fusion.
P 72 et sq. …Cette lutte pour le pouvoir est certes influencée par des différences liées au sexe et au fait que chaque être humain est différent, mais l’intensité de cette lutte est inversement proportionnelle à la maturité émotive des partenaires. Plus les partenaires ont développé un sens idiosyncratique de leur identité, plus il leur sera facile d’accepter que l’autre puisse être différent, sans qu’ils s’en offusquent et se sentent menacés.
Les membres d’un couple heureux savent qu’ils ne peuvent pas toujours être d’accord et que le couple qu’ils ont formé est au service des deux partenaires.
Moins les partenaires seront différenciés, plus leur perception d’eux-même dépendra de l’approbation de l’autre, plus ils voudront fusionner, régressant ainsi au stade infantile de la co-dépendance, moins ils sauront apprivoiser leur vide existentiel, plus ils seront fusionnels.
Moins ils auront acquis une maturité émotive, plus leurs désaccords provoqueront des réactions émotives, plus l’un et l’autre seront en attente d’approbation, moins chacun voudra valider l’autre, car valider l’autre veut alors dire se soumettre à l’autre. Les deux se retrouvent alors dans le cercle vicieux de la dépendance / contre-dépendance ( ou dominance).
Chacun en voulant conserver son autonomie veut convaincre l’autre du bien-fondé de sa perception… Contrairement à Jung qui disait que l’amour et le pouvoir s’excluent l’un l’autre, je crois plutôt que l’amour n’est possible qu’entre deux adversaires qui se respectent et se tiennent debout l’un face à l’autre mais non l’un contre l’autre…
…Nous savons que les célibataires heureux font d’excellents candidats au bonheur conjugal. Ces célibataires sont des personnes autonomes, conscientes d’elles-mêmes et respectueuses des autres. Ce sont des personnes bien identifiées, bien différenciées des autres et reliées aux autres. Car elles savent que certains de leurs besoins sont relationnels et ils ont une conscience de soi bien développée…
Pour être capable d’une véritable relation d’intimité, le couple doit être composé de deux personnes bien identifiées, conscientes de leurs besoins relationnels et d’autonomie. Les couples heureux ne sont pas fusionnels. Il s’établit plutôt une relation d’interdépendance qui leur permet de satisfaire pleinement leurs besoins relationnels et émotifs sans perdre leur identité respective.
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