Coaching homme & psychothérapeute – Être un homme aujourd'hui, coaching de vie.
Oct 13

La chasse, Le sexe, l’homme et la femme.

Je continue à labourer.

Labourer c’est aussi une métaphore sexuelle, le soc de la charrue / la terre. Le membre viril/ le corps féminin.

Qu’est-ce que je laboure ? Je laboure la question de la différence des sexes, des positionnements féminin et masculin.

Me venait sous les doigts (sur le clavier) ce cliché : « éternelle question ! ». Mais non. Ce questionnement est récent. Jusqu’au 18ème siècle la domination masculine n’est pas en question. Par contre sous la Révolution française, les députés à l’assemblée constituante ont discuté du droit de vote des femmes, mais ils l’ont rejeté, sauf six.

Se construire homme.

Aujourd’hui l’homme ne bénéficie plus de l’appui des institutions, ni de privilèges,pour affirmer sa place. Il doit la construire lui-même, en construisant son masculin.

Une certitude : pour vivre, s’engager dans la vie, devenir créateur de sa propre vie, on a besoin de faire des choix définitifs.

Mais nous sommes dépendants de nos héritages : l’héritage parental, l’héritage social.

Et on a besoin de construire son identité, le sexe et le genre en font partie.

De l’héritage, on peut s’en libérer pour construire son propre positionnement, en fonction de ses valeurs à condition d’une prise de conscience de qui ce nous influence, condition pour des choix libres.

Attentes de femmes.

En matière de positionnement masculin, on a besoin de décider ce qu’on veut être, en tant qu’homme, dans la relation avec une femme. C’est un jeu de positionnement mutuel. Mais dans ce jeu il y a place pour les désirs et les choix de chaque individu.

Vu et entendu dans une vidéo : une femme parle de ce qu’elle attend d’un homme : « qu’il voit en elle un être humain, une personne et non pas un objet de conquête, un objet sexuel. »

Une autre femme : « qu’il soit direct, qu’il m’aborde sans hésitation » par quoi il manifeste sa confiance et sa détermination, indice qu’elle pourra compter sur lui.

Ces deux attentes mettent en lumière les deux composantes de la relation homme femme : égalité en tant qu’être humain, différence dans le positionnement, dans la relation amoureuse et la construction du couple.

 Et vous vous chassez les femmes ? Vous partez à leur conquête ?

Où en êtes-vous de votre tableau de chasse ?

Comment parler aujourd’hui du rapport de séduction de l’homme aux femmes?

Ce qui a déclenché cette question c’est un article, La Femme et la Chasse d’Alain Testart, dans un recueil d’articles Hommes Femmes la construction de la différence.

Selon l’auteur, c’est une loi presque générale : dans toutes les civilisations, la chasse est une activité exclusivement masculine. Les femmes ne manient ni l’arc et les flèches, ni la lance (mais elles peuvent tuer à coup de massue).

Pourquoi ? L’explication la plus courante : les femmes sont mobilisées par les grossesses, et l’allaitement qui les rendent moins disponibles et moins mobiles. Mais Alain Testart réunit dans le même coup de balai tous les arguments qui seraient liés à des contraintes physiques ou physiologiques, donc structurelles, et les met à la poubelle.

Ne nous trompons pas : derrière ces questions qui semblent annexes, il y a l’interrogation fondamentale sur le positionnement masculin, qui concerne et les hommes et les femmes.

La lance, les flèches et le pénis.

Ce qu’elles n’ont pas le droit de faire, les femmes, selon lui, Alain Testart, dans toutes les civilisations anciennes : c’est faire couler le sang. Pour quelle raison ? Il met cela en relation avec le sang des règles, cause de ce tabou. La preuve c’est que dans les peuples de chasseurs les femmes peuvent avoir la tâche d’achever l’animal à coup de massue.

C’est mince comme preuve.

Quant à moi, dans l’ordre symbolique je propose une autre explication à laquelle il n’a pas pensé : tuer à la lance, au couteau, à l’arc, c’est une pénétration. A la massue, cela n’en est pas une. Cette explication ne peut pas plus être prouvée que la précédente, mais pas moins.

Cet interdit de tuer avec des armes de pénétration viendrait protéger l’ordre des sexes, marqué par la dissymétrie des positions dans la relation sexuelle, fondement de la division du genre humain entre hommes et femmes, et de sa reproduction. Fondement aussi des identités, les genres : le sexe de la femme est pénétrable, celui de l’homme est pénétrant.

Si cet interdit est instauré par les hommes, détenteurs du pouvoir, plus que les femmes, c’est peut-être défensif : l’identité masculine est plus fragile, certains disent plus floue, et ils dépendent des femmes pour leur postérité, d’où le besoin de les posséder.

En réalité on perçoit un désir sous-jacent à la thèse d’Alain Testart. Par le choix des objets et des questions posées, la recherche scientifique n’est pas coupée de la subjectivité. Et il arrive que les réponses soient connues d’avance. En tout cas dans les sciences sociales, très liées aux débats idéologiques contemporains.

Hommes Femmes : égalité et différence

Quel est ce désir, qui amène à une dénégation de la différence ?

Le désir d’égalité. Or toute différence est susceptible de devenir une inégalité dans un certain contexte et toute inégalité est une injustice. Exemple la taille et le basket, si vous êtes grand (différence) vous avez un avantage au basket (inégalité). Et ce n’est pas juste.

Donc il vaut mieux pas de différence. C’est à mon avis la motivation sous-jacente de tout un versant de la recherche : chercher à prouver qu’il n’y a pas de différence structurelle, tout est culturel.

Hypothèse : cette thèse est motivée par un choix personnel. Le label « scientifique » n’est là que pour confirmer un présupposé du chercheur.

Quant à moi mon désir est sous-jacent à ma prise de position. Je le reconnais : la coïncidence entre sexe et genre, a été pour moi le produit d’un long travail personnel, et motivé chez moi par l’existence d’un idéal masculin, que je me suis efforcé d’atteindre.

Attention, ne faites pas d’erreur ! Mon idéal masculin ne coïncide pas avec celui des chasseurs de femmes. Mais que des genres masculins et féminins soient clairement identifiés et différenciés est un besoin. Comme pour les chasseurs du paléolithique et ceux qui subsistent dans certains coins reculés de la planète.

Imaginons cette inversion par rapport aux usages les plus courants, les « stéréotypes » :

Est-ce que vous vous êtes déjà fait draguer, chasser, par une femme ?

La chasse et la drague. L’homme et la femme.

Je sors maintenant des livres, et de la science et me voilà dans une rue de Strasbourg.

J’observe ! Un groupe de jeunes… Une femme assez grande et forte, fait ouvertement « la cour » à un jeune homme plutôt mince. Il s’écarte, il la fuit. Il se sent peut-être en grand danger de « castration » : être dessaisi de sa position d’homme. Les règles habituelles du jeu sont que les femmes séduisent en attirant, en étant belles, et par des signes discrets, elles laissent venir les hommes et ce sont ceux-ci qui passent à l’action.

De plus une femme choisit souvent un homme plus grand qu’elle, et inversement.

Si oui, si vous vous être fait draguer, chasser, par une femme, comment l’avez-vous ressenti ? Mis en cause dans votre identité ? Ou votre statut social ?

Ou non ! Tranquille ! Pas de problème !

Beaucoup d’hommes se sentent en difficulté dans cette situation ? Cela a rapport avec la crainte, dans une position où on attend l’initiative de l’autre, de se retrouver dans la situation de l’enfant avec sa mère.

Pourtant, si l’on est solidement positionné comme homme, on peut l’accepter, et y trouver satisfaction, d’être « pris » par une femme, comme dans une chanson ancienne de Renaud : « ce n’est pas l’homme qui prend la femme, c’est la femme qui prend l’homme ».

En raison de la fragilité de l’équilibre masculin, une répartition des rôles est instaurée. Elle est évolutive. Elle est devenue moins rigide. Mais hommes et femmes, inconsciemment, s’y tiennent. Cela reste des repères, même si on peut les transgresser parfois, par conviction idéologique ou par jeu.

Mais aussi parce que dans ce jeu, il y a du jeu. Chacun écrit sa propre partition.

Ma position : certes le masculin et le féminin sont des constructions culturelles, mais ces constructions se font sur les fondations que sont les organes sexuels et leur fonctionnement, déterminées par le réel matériel des organes sexuels, qui déterminent la relation sexuelle : pénétrant / pénétrable…extérieur/intérieur, et qui est déterminé par la fonction procréative de la différence sexuelle.

J’ai déjà formulé ceci plus en détail dans divers articles, et sur une page du site.

Et ce point de vue est étrangement absent de l’article auquel je fais référence comme de la plupart des articles écrits sur le sujet.

Il est vrai, ce n’est pas scientifiquement prouvé. Juste une intuition, ou plus, une conviction. Mais pas moins valable que beaucoup de résultats scientifiques, qui reposent sur peu de preuves, mais surtout sur les aprioris, et les présupposés des auteurs. Raison pour laquelle les articles scientifiques sur la question, aboutissent à des conclusions très diverses, voire opposées.

Et comme les théoriciens, dont moi, qui discourent sur les sexes et les genres choisissent parmi les études scientifiques celles qui correspondent à leur point de vue, reconnaissons que, bien souvent, les conclusions auxquelles ils arrivent par eux-mêmes sont déterminées par leur désir plus que par la science.

Quant au masculin et à la virilité, je vous propose de visiter ou revisiter cette page du site, beaucoup moins théorique, mais pragmatique, dont la finalité n’est pas la connaissance, mais l’être, être un homme, être masculin, être viril, selon son désir, selon sa personnalité et ses choix, dans le respect de l’autre, voire plus : dans l’amour de la différence.

En savoir plus…

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